Il faut partir de la compréhension de l’enfant pour leur apprendre les comportements pivots que sont l’imitation et la manipulation .
L’apprentissage pour les enfants présentant des troubles envahissant du développement (TED) pourra tenir compte de la taxonomie de Bloom qui découpe l’apprentissage en trois pans, le cognitif, le psychomoteur, l’affectif (l’émotion, le social), en utilisant la résonance la plus forte dans une de ces domaines. Pour que l’enfant s’engage dans l’activité, il est utile de présenter plusieurs buts possibles : un but de maîtrise, un but de comparaison sociale, de responsabilité sociale à l’intérieur de l’école, un but de … Car le but de l’action détermine le comportement pour atteindre ce but, la mise en œuvre du comportement. Il est également nécessaire de donner un feedback (un retour d’information) sur le comportement dans l’action. Il est important de proposer plusieurs buts à l’enfant pour qu’il s’engage dans l’activité comme des buts de maîtrise, de comparaison sociale. L’apprentissage tiendra également comptes des troubles associés dans les fonctions exécutives au niveau de la capacité d’imitation réduite ,de la capacité d’anticipation difficile, de la difficulté à définir le but de l’action , d’effectuer des mouvements rapides (études de schmitz et al en 2003) et de l’absence de motivation.
Pour l’enfant pressentant des troubles toute situation menaçante est source d’angoisse,la présence des autres est un stimulant à condition qu’il existe une motivation à agir, une perception sélective de certains éléments de l’action ,une mémorisation afin de lui permettre une reproduction motrice. Il peut aussi apprendre en restant inactif s’il peut se faire une représentation interne de la réponse. Cette représentation peut se faire grâce aux systèmes symboliques que sont le langage parlé, la langage écrit et les images. La répétition des tâches faciles est indispensable pour la réussite de l’apprentissage moteur. La répétition permet l’apprentissage insconcient ,et cette dernière sera plus importante pour les enfants présentant des TED. Il est utile de permettre à l’enfant d’organiser sa propre activité motrice, de leur en donner l’occasion et les moyens
L’apprentissage pour l’enfant présentant des troubles du développement se fera principalement par l’information dérivée d’un modèle, les consignes verbales n’ayant pas ou peu de sens chez l’autisme. Cette information facilite le développement de patrons de coordinations et ce sans consignes verbales, sans connaissance de la performance. Cela contredit les théories qui affirme que la connaissance du résultat est indispensable.
L ’enfant presentant des TED peut apprendre par imitation. Suivant la théorie de l’épigenèse de Changeux, l’individu s’adapte à son environnement de plus en plus ajusté par la labilité synaptique. C’est l’apprentissage par stabilisation sélective qui se fait au cours de l’expérience individuelle de confrontation au milieu. Il faut avoir à l’esprit que pour l’autiste le monde extérieur est automatiquement persécuteur vu qu’il fonctionne sur le mode shizoparanoide.
D’après la conception cognitivisme de Piaget l’individu joue un rôle actif dans la construction de ses connaissances. L’enfant assimile l’objet d’apprentissage de façon différente selon ses possibilités, ses acquis intérieurs. Il apprend par l’action, C’est une réponse à la question .Cette théorie est utilisée pour la pédagogie active.
En prenant les catégories de Bruner, sa théorie de l’intervention de tutelle dans le chapitre 10 de son ouvrage (1983 pp261-279), on peut suggérer une stratégie à l’enfant pour arriver à l’objectif, lui demander de décrire son activité, faire des reformulassions en écho, des reformulassions de vérifications, poser à l’enfant des questions de localisations spatiale (en haut, en bas, au milieu, etc.). On peut inviter l’enfant à comparer les stratégies des autres enfants pour réussir l’objectif car le rôle des interactions sociales est important dans l’apprentissage. Il est également important de valoriser ce que l’élève a réalisé, même si le résultat ne correspond pas à l’objectif attendu. Et de l’encourager, le féliciter, et lui proposer de passer à autre chose quand il fait un blocage.
La répétition permet aux facteurs d’agir sur l’apprentissage qui permet la conservation prolongée (résistance à l’oubli) et la maîtrise des acquisitions. Cependant, la répétition du geste ne suffit pas à son acquisition, elle doit s’accompagner de la connaissance du résultat, tout comme il n’y a pas d’enseignement sans évaluation. C’est ce que Schmidt démontre en 1993 avec les principes de base de l’apprentissage d’un programme moteur généralisé par la répétition, la progressivité, la variabilité de la tache et la connaissance du résultat. Cette connaissance indispensable du résultat est confirmée par Bartlett, psychologue américain, qui la présente comme une variable essentielle dans l’apprentissage.
Les travaux de Nexell effectués entre 1985 et 1995, affirment que l’apprentissage par imitation facilite le développement des patrons de bases sans avoir recours aux consignes verbales et sans avoir de connaissances sur la performance à réaliser Ce qui va à l’encontre des affirmations de Schmidt et Bartlett.